Ce serait un crime de montrer les beaux côtés de la guerre, même s'il y en avait !Henri Barbusse (Le Feu)
A la veille de la guerre, l’opinion publique était majoritairement favorable à la guerre. La presse écrite, un certain pan de la littérature mais aussi les Eglises étaient acquis à la cause d’un conflit armé et développaient des arguments dans ce sens. Au début du siècle, la population était fortement christianisée et les propos du clergé, relayés par la presse et les écrits parvenaient à influencer sensiblement l’opinion publique. Le formatage de l’Education Nationale sous la troisième République a également contribué à développer les sentiments nationalistes dès l’enfance, associant l’affirmation de la nation à une revendication identitaire. Une population entière peut ainsi être manipulée par des discours dominants en face desquels les moyens de résistance et de critique de l’individu sont très limités et souvent vains.
Au 21ème siècle, l’information est devenue un produit décliné sur supports variés (image, son, écrit, Internet), soumis aux lois du marché, omniprésent dans la sphère publique et parfois privée. Les médias ont connu leur heure de gloire, acquérant le titre de « quatrième pouvoir » mais les critiques à leur encontre et les débats déontologiques et éthiques en cours limitent leur portée universelle. La diffusion d’émissions de variétés ou de télé-réalité rencontrant un fort succès populaire par les mêmes canaux que l’information journalistique alimente la confusion entre fiction et réalité. Les enfants, jeunes citoyens sont insuffisamment outillés pour apprendre à développer un esprit critique face à l’abondance d’informations absorbée. Pour mieux vivre ensemble, il faut comprendre l’autre pour parvenir à le respecter avec sa différence. Il faut apprendre à distinguer le fait objectif (ce qui est incontestable), de l’opinion (ce que je pense). Ce cheminement permet à l’enfant d’apprendre à être un citoyen actif, capable de faire des choix éclairés.